Dure journée.
M est très excitée depuis ce matin ( bon ça je ne l’apprends que plus tard). Quand j’arrive, à 14h environ, on va dans sa chambre, comme très souvent. On papote un peu, j’essaye toujours de savoir si il s’est passé quelque chose le matin, ou la veille. RAS
Comme souvent, chacunes de mes propositions sont refusées (dessins, gommettes, livres…), sauf la promenade au parc de jeux. Bon ok on y va, mais tu te recoiffes avant de partir et tu me remets les chaussettes que tu viens de bazarder.
Premier problème. On se fache une première fois. Bon au moment du coiffage, elle fait une crise et casse ses affaires de rage: tu vas te calmer au coin, et après on reparlera du parc de jeux. Bon je sais le coin c’est pas drôle, mais quand même c’est as son but, vla une grosse crise pour pas y aller, mais que nenni, on y go ma fille, même si jdois te tirer. Alors hurlements et compagnie. Arrivage du papa furax qui bosse à la cave ( et qui fait beaucoup de bruit! waow comment il a fait pour nous entendre). Bon le calme est a peu près de retour.
Tout se passe bien au parc, elle joue beaucoup plus que la dernière fois, elle à l’air vachement plus confiante! Je suis bonne spectatrice aussi: waaaaaaaaaaaaaaa super, bravo, vite vite vite, genial! quelle fusée! attention….. c’est parti! courrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrs viteeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeee!!!
oui bon bref, tout va bien, la vie est presque belle. Elle est encore un peu sous le choc de l’engeulade avec son papa, et répète les mots qu’il a employé. Au bout d’une heure on rentre, à peu près pour l’heure du goûter ( réclamé dès 14h!).
C’est la que ca se corse. Elle est assise à table, moi en face, j’ai fais chauffer son verre de lait, mais le garde un peu, le temps qu’il refroidisse un petit peu, mais lui donne un gâteau. Elle croque dedans, et d’un coup, vla qu’elle l’écrase dans sa main, et balance « la chose » dans la cuisine! Oh petard! Ca ca va pas aller! Le temps que je me lève pour l’attraper, elle balance le verre de lait dans toute la cuisine! oula! c’est la fin là
Alors pour pas que je l’attrape, elle s ejette par terre et bouge dans tout les sens! (et se cogne partout!), je la lève (comme je peux hein, c’est fou comme elle est grande quand même), je m’en prends pleins la geule figure, mais bon, je peux pas laisser passer ça. Bon forcément, y a le fond sonore qui va avec, ses hurlements + les miens, ca y va. Bon on est à peu près a mi chemin entre le lieu du crime et la prison quand le chef des lieux, alerté par les cris, apparait. Alors là, heureusement que je la tenais bien, parce qu’elle s’est « bloquée » immédiatement et n’a plus bougé, elle a juste dit » je suis sage » aheum, à qui tu veux faire croire ça toi, et si on aller dans la cuisine, pour voir ?
Bon, papa prends la situation (assez difficile pour moi) en main! beh j’ai pas sa force moi, comment je fais pour lemmener jusqu’au coin hein ? je la traine ? euh ouais bof quand même, pas question de lui faire mal, mais pas question non plus de ne rien faire! Donc M se retrouve avec une grosse fessée au coin (buanderie), pendant que papa et anais epongent le lait, et lavent le sol! rien de très drôle. C’est là, que j’apprends que aujourd’hui elle ne va vraiment pas bien ( ah ?), d’ailleurs toute cette semaine, en fait ils ont arrêté son ancien traitement et en essaye un autre, mouais, si jamais vous voulez mon avis, euh beh, faut pas le garder cuilà! sincèrement, sans hésitations! pour elle, et pour moi ( accessoirement).
Bon, le temps qu’on remette de l’ordre ( un bon quart d’heure quand même), elle pleure et hurle, mais calmement. Oui nan je me comprends. Ensuite lle vient s’excuser, enfin seulement après autorisation de s’approcher. J’estime que le goûter est terminé, Aussi court qu’il fût, trop long pour moi! Bon ben ça, la miss, elle le digère pas bien, elle dit rien, mais je le vois, bien même, c’est pas gagné!
On va dans sa chambre, elle comprends vite que je suis très fachée, et là, au bout de quelques minutes, elle me demande des gâteaux! boudiou, ma réponse » non M, ton goûter tu l’as offert au carrelage, c’est ton problème, je veux plus en entendre parler » et là, elle tente de me mettre une sacrée claque, sauf que moi, c’est marrant, mais j’ai beaucoup plus de reflexes depuis quelques mois! ça chauffe à nouveau, et le papa ré-apparaît! décidement, elle a pas bougé d’un poil du lit, mais à bien retenu les menaces de son père.
Pendant encore deux heures, je vais entendre parler de » la raclée de ta vie ». Elle me demande même ce que c’est. Euh, une grosse fessée.
Je me suis énormémnt remise en question quand même, je ne sais pas comment me faire respecter. Ni comment la calmer pour eviter les crises (enfin quelques fois j’y arrive quand même). Manquer d’autorité, je crois sincèrement pas, je recadre quand je sens que ca dérape, je n’hésite pas à hausser le ton, même si on est en public, et à faire ce que j’ai dis, par exemple si j’ai dis « pas de goûter », je reviens jamais en arrière, pareil pour la buanderie, sauf que là, mon problème, c’est qu’il faut de la force pour la déplacer car en même temps il faut éviter les coups
bref, pas top le moral ce soir… les menaces, oui ca marche souvent, le chantage pareil, mais quand même! son père ne va pas intervenir à chaque fois …
je sais que pour sa mère, c’était pareil au début, elle ne s’en sortait pas, et la seule solution : la « coincer » avec une couverture, et la coucher dans son lit en l’immobilisant le temps qu’elle se calme. La méthode m’enchante pas beaucoup, mais les hurlements ( enfin élévation de la voix quoi, mais assez impressionant quand même), les fessées… je sais pas non plus.
Le comble, elle ne voulait pas que je parte, c’est la première fois, beh oui, j’ai vraiment eu l’impression aujourd’hui, qu’elle faisait joujou avec moi. Elle est toujours dans sa phase test ( elle a testé sa mère pendant plus d’un an, hum) avec moi, je ne sais pas si ça changera, je l’espère en tout cas.
Bon quand je partais, elle faisait le bazard à son père, alors je sais, vraiment, ca se dit pas, mais moi ça me rassure de savoir que je ne suis pas la seule qu’elle « cherche » ou avec qui elle fait des colères. Qu’on soit bien d’accord, j’appelle sa colère, mais j’ai conscience que cela n’est pas forcément de sa faute, et que c’est surtout lié aux traitement, au handicap, à ce qui se passe dans sa tête et qu’elle a du mal à comprendre, et nous aussi d’ailleurs.
Quelques paroles d’aujourd’hui:
» je reviens, je vais dans les nuages » ( sur la balancoire)
» tu te tais stephane » ( toutes les minutes! mais qui est stephane ?)
» j’ai le cerveau cassé » (euh…)
» là haut c’est l’amerique » ( en montrant le ciel)
» elle est ou la france ? » ( dans de mauvaises mains depuis avril ma puce)